BMW série 7 E38 : la plus belle des limousines

Pour beaucoup, la BMW série 7 type E38 reste la plus belle et la plus réussie des grandes berlines produites dans les années 90/2000. Plus de trente ans après son lancement, quelques beaux modèles subsistent sur le marché de l’occasion. De quoi se laisser tenter…

BMW série 7 : le savoir-faire de la marque à l’hélice

C’est en 1977 que la première BMW série 7 (E23) a vu le jour. Savez-vous que cette grande routière est l’œuvre d’un designer français ? En effet, c’est Paul Bracq qui en est l’auteur, un personnage bien connu dans le monde de l’automobile qui a également officié chez Mercedes pendant une dizaine d’années. On lui doit notamment la création de la sublime Mercedes Pagode…
En 1986, la série 7 E32 perpétue la tradition en allant encore plus loin dans le haut de gamme. Une orientation qui se voit en particulier à travers l’éventail de motorisations proposées, avec de gros V8 et V12 dépassant la puissance de 300 chevaux. Un joli record pour l’époque. C’est d’ailleurs ce modèle qui a remis au goût du jour l’architecture à 12-cylindres qui avait disparu depuis plusieurs années au sein de la production allemande. Un joli coup d’avance sur Mercedes qui a dû réagir rapidement… Avec plus de 300 000 exemplaires vendus, la E32 reste une réussite.
C’est dans ce contexte très favorable que la série 7 E38 est lancée en 1994. Concurrente directe de la Mercedes Classe S W140 lancée en 1991, cette grosse « BM » se veut plus élégante, plus élancée et encore plus agréable à conduire. Malgré une longueur de presque 5 mètres (4.984 m pour être précis), ses lignes tendues lui confèrent une certaine fluidité tout en n’effaçant pas son côté statutaire. A l’avant, les quatre phares ronds, étrennés sur de nombreux autres modèles de la marque comme la BMW série 3 E30, sont ici placés sous glaces et le double haricot fièrement affiché ne laisse aucun doute sur l’identité du véhicule…

BMW série 7 E38 limousine grise prise en photo sur piste aéroport.
Un mélange de classe et de prestige.

Le plaisir des passagers mais aussi du conducteur

Si beaucoup de série 7 ont été utilisées comme véhicules de fonction (souvent avec chauffeur) à destination de grands patrons ou de ministres allemands et autrichiens, certains propriétaires ont eu la chance de prendre son volant. Si Mercedes communiquait beaucoup sur le confort de sa Classe S, BMW n’hésitait pas à mettre en avant le plaisir de conduite. D’ailleurs le communiqué de presse de l’époque précisait que « les grandes BMW sont elles aussi des automobiles agiles, axées sur le conducteur ». Ainsi, malgré un poids compris entre 1700 kg et près de 2200 kg en fonction des motorisations et versions, la série 7 demeure étonnamment agile et l’amortissement piloté permet de choisir entre confort et fermeté. Une fermeté indispensable pour limiter le roulis, un petit défaut bien connu sur les E38 ne disposant pas de cet amortissement « magique ». Ajoutez à cela une très bonne maîtrise de l’acoustique, une habitabilité très généreuse et un niveau d’équipements de confort et de sécurité fourni (des options souvent très coûteuses) et vous comprendrez pourquoi cette E38 faisait partie des meilleures limousines dans les années 90.

Intérieur BMW série 7 E38 avec bois et cuir clair.
Un intérieur typiquement BMW avec la console centrale orientée vers le conducteur. L’instrumentation est claire et détaillée, avec la présence du célèbre économètre BMW.
Banquette arrière BMW série 7 E38 limousine avec tablettes aviation et téléphone.
Sur les versions standards, l’espace réservé aux jambes des passagers arrière est appréciable. Sur cette version longue, il est royal !

La palette de motorisations proposées a largement contribué à son succès. Sous le capot, la 728 i d’entrée de gamme (si l’on peut dire) propose un 6-cylindres en ligne développant 193 chevaux, de quoi offrir des performances déjà suffisantes. Les versions 730 i (218 ch), 735 i (235 ch) et 740 i (286 ch) se dotent de gros V8 (nom de code M60) plus coupleux. Le haut de la gamme est représenté par la version 750 i propulsée par un V12 (M73) de 326 ch ! C’est celle que l’on retrouve dans le 18ème James Bond, Demain ne meurt jamais (« Tomorrow never dies »), en version limousine (750 iL). De quoi asseoir encore un peu plus sa légende…
N’oublions pas les moteurs diesel, en commençant par la 725 tds tirant une puissance de 143 ch de son 6-cylindres. Cette motorisation a été assez rapidement remplacée par des blocs plus modernes à injection directe : 730 d (6-cylindres de 184 ch puis 193 ch) et 740 d (8-cylindres de 245 ch).

BMW série 7 E38 modèle 750i grise claire avec jantes sport.
Cette 750 i passerait presque pour une sportive. Il faut dire que son V12 en impose, son poids aussi…

Les points à surveiller avant l’achat

Au total, ce sont près de 330 000 exemplaires de la BMW série 7 E38 qui ont été produits de mai 1994 à juillet 2001. Loin de faire partie des BMW oubliées, la série 7 type E38 se trouve encore sur le marché de la seconde main mais il est vrai que les beaux exemplaires deviennent rares, soit parce qu’ils ont fait l’objet de modifications (souvent douteuses), soit parce que leur historique manque de clarté, soit parce qu’ils affichent de forts kilométrages. N’oublions pas qu’il s’agit de grandes routières destinées à manger l’asphalte…
Parmi les points à surveiller, citons les trains roulants. Les triangles, rotules et silentblocs peuvent en effet montrer des signes d’usure en raison du kilométrage et du poids conséquent de l’engin. Mécaniquement, les problèmes restent assez rares et les blocs essence et diesel font pour la plupart preuve d’une bonne longévité. Cependant, quelques soucis bien connus sont à surveiller.
Ainsi, des fuites peuvent apparaître au niveau des joints de cache-culbuteur, l’actuateur de ralenti peut montrer des signes de faiblesses provoquant un ralenti instable au démarrage. Le viscocoupleur et le système Vanos (calage variable des soupapes) peuvent présenter des dysfonctionnements. En termes d’entretien, la boîte auto doit faire l’objet d’une vidange tous les 80 000 km afin d’assurer sa longévité, une intervention nécessitant également le changement de la crépine.
Un conseil : n’hésitez pas à faire usage du Vin Decoder BMW afin de connaître les équipements du modèle convoité, son pays d’origine et la date de sa première mise en circulation.

Les prix de l’occasion

Un bel exemplaire se négocie entre 6 000 € (pour une 728 i) et 12 000 € (pour une 740 i). Prévoyez un peu plus si vous craquez pour une jolie 750 i au mélodieux moteur V12. Les diesels, qui affichent bien souvent des kilométrages élevés, peuvent se trouver à des tarifs un peu plus faibles mais attention aux frais à prévoir, les prix des pièces détachées étant souvent prohibitifs.

En conclusion

Rouler en BMW série 7 E38, c’est la certitude de rouler dans une voiture élégante dont le style n’a pas pris une ride et qui continue encore aujourd’hui à offrir un véritable plaisir de conduite. Reste à en dénicher une en bon état et ayant peu roulé, ce qui reste encore possible mais cela vous demandera certainement un peu de patience…

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