Le Renault Austral succède au Kadjar, un modèle ayant trouvé son public de manière partielle par la faute d’un comportement routier pataud, d’un confort inférieur à ce que propose habituellement Renault et d’un contenu technologique jugé dépassé. Cet Austral fait-il mieux ?
Renault Austral : un style sage mais élégant
Dans une gamme Renault où le design est devenu une priorité, cet Austral paraît bien classique, surtout quand on le compare au tout dernier Peugeot 3008 avec son style SUV-coupé. En fait, le Renault reprend globalement les codes stylistiques de l’ancien Peugeot 3008 (de 2ème génération). Si la ligne générale est loin d’être désagréable, en étant même plutôt élégante, ce n’est pas une voiture qui fera tourner les têtes. Les designers ont certainement donné la priorité aux modèles plus haut de gamme, le Rafale en tête.


Ce SUV dit « compact » affiche des dimensions généreuses, avec en particulier une longueur de 4.51 m. Si le gain en centimètres est significatif par rapport au modèle qu’il remplace, on ne peut pas dire que cet avantage se ressente véritablement à l’intérieur. Si le conducteur et son passager n’en souffrent pas, les passagers arrière disposent d’un espace pour les jambes certes très correct mais pas exceptionnel compte tenu de la taille de l’engin. Grâce à la banquette arrière coulissante sur 16 cm, le coffre est en mesure de proposer un volume pouvant aller théoriquement jusqu’à 487 litres mais beaucoup moins lorsqu’il s’agit d’un modèle qui dispose d’une roue de secours galette comme c’était le cas ici.


Au moins, la banquette arrière se montre accueillante et les longs voyages
ne seront pas une « aventure » pour les occupants. Finalement, le seul qui risque d’être gêné, c’est le passager avant. Non pas que son siège soit inconfortable ou manquant de maintien, loin de là, mais tout simplement à cause du plancher incliné l’obligeant à avoir les talons plus hauts que les orteils. Pas très agréable…

Un intérieur moderne
L’ouverture de la porte conducteur laisse entrevoir une planche de bord devenue assez habituelle chez la marque au losange. Habituelle peut-être mais pas classique pour autant. Le tableau de bord résolument moderne et le grand écran tactile central orienté vers le conducteur vous font plonger dans l’ère numérique d’une jolie manière. Mention spéciale pour cette dalle tactile qui sait se montrer rapide lors des chargements et assez facile à appréhender malgré toutes les fonctionnalités proposées. Le recours à de nombreuses fonctionnalités mises au point par Google est un vrai plus.
Certainement l’un des systèmes les plus agréables à mener. L’autre bon point réside dans le fait d’avoir eu l’excellente idée de laisser des touches physiques pour régler l’ensemble ventilation-chauffage-climatisation.


Au chapitre des déceptions, les plastiques demeurent de qualité très moyenne pour une voiture de ce standing et de ce prix (un point sur lequel nous reviendrons un peu plus tard…). Si en haut de la planche de bord, ils affichent un grain assez fin, ils n’en demeurent pas moins durs et peu épais. Les éclairages d’ambiance paramétrables, bien qu’ils égayent cet intérieur assez noir, ne parviendront pas à eux seuls à faire oublier ce petit désagrément…

La reine de la route ?
Après avoir trouvé le bouton permettant de lancer le bloc hybride, lequel est un peu caché derrière le sélecteur de vitesse de la « boîte auto » situé au niveau du volant et la palette de droite, ça y est, la fée électricité est en marche. Eh oui, car sans surprise, à l’image de ce que propose Toyota sur ses modèles hybrides autonomes (qui ne nécessitent donc aucun rechargement sur secteur), le lancement se fait sur la batterie. Mais là où le système Renault est bien plus abouti, c’est la possibilité offerte par la batterie de plus grande taille de rester en mode électrique jusqu’à des vitesses bien plus élevées. Si chez Toyota, il faut avoir le pied léger sur l’accélérateur pour ne pas démarrer le bloc thermique, sur l’Austral, on peut se permettre d’appuyer plus fermement sur la pédale de droite et ce jusqu’à bien plus de 50 km/h sans consommer la moindre goutte d’essence.
D’autant plus que la puissance annoncée de 200 chevaux encourage à utiliser la mécanique pour découvrir tout son potentiel. Après un long test sur routes de campagnes, entraînant des phases de freinage et de relances énergiques, on ressort assez mitigé : cette motorisation développe-t-elle réellement 200 ch ? Rien de bien grave puisque les performances demeurent malgré tout d’un bon niveau (le 0 à 100 km/h est annoncé à 8 secondes environ) malgré le poids non négligeable du bestiau : près de 1 600 kg.

Au final, son principal défaut se situe ailleurs. Lors des reprises, en cas de forte sollicitation de l’accélérateur, on regrette un petit à-coup précédant un petit temps de réponse du bloc essence avant de délivrer tout son couple. Passé ce désagrément, les montées en régime deviennent alors franches et efficaces, bien qu’un peu envahissantes du fait des vocalises typiques du petit 3-cylindres de 1.2 L de cylindrée.
Autre inconvénient, la pédale de frein ne fait pas toujours preuve de la même dureté, générant même quelques mouvements un peu déstabilisants au premier abord. Si ce phénomène est devenu courant sur les modèles électriques et hybrides afin de recharger la batterie de la partie électrique (freinage régénératif), il n’en demeure pas moins un peu déroutant, tout comme l’important frein moteur qui intervient à chaque levier de pied, lequel peut encore être amplifié par les palettes situées de part et d’autre du volant, qui n’ont aucune autre fonction que celle-ci.

Les routes de campagne que nous avons empruntées nous ont permis de nous faire une bonne opinion du comportement routier de l’Austral. Et à ce niveau-là, nous n’avons pas été déçus. Si cette version Iconic est dépourvue des roues arrière directrices, un équipement réservé à la finition Esprit Alpine, la tenue de route reste cependant d’un très bon niveau. Le roulis est assez limité, le train avant se montre précis et le train arrière imperturbable. Un comportement sur la route qui n’est pas sans rappeler celui du Peugeot 3008 II. Encore lui…

Point positif : cette efficacité n’a pas été obtenue au détriment du confort. Celui-ci se montre d’un bon niveau quelle que soit la vitesse, et ce malgré les grandes jantes de 20 pouces, lesquelles étaient entourées de pneus Michelin Primacy 4 de 45 mm de hauteur de flanc.
Des tarifs élevés mais une bonne autonomie
Ce Renault Austral E-Tech Full-Hybrid 200 en finition Iconic se négocie à un tarif coquet : près de 45 000 € ! En examinant la concurrence, cela reste malgré tout dans la bonne moyenne des prix pratiqués à l’heure actuelle. Côté équipements, vous disposerez notamment du fameux système Open R Link avec navigation et services Google intégrés, d’un chargeur pour smartphone par induction, d’un hayon motorisé, de la climatisation automatique bi-zone, d’un volant et de sièges avant chauffants, d’un régulateur de vitesse adaptatif, et d’un freinage automatique d’urgence en marche arrière, d’une caméra de recul avec vision à 360° et d’un système de reconnaissance des panneaux de signalisation. Au moins le niveau d’équipements est à la hauteur du tarif pratiqué…

Si Renault indique une consommation combinée d’environ 4.8 l/100 km en cycle mixte WLTP, en pratique il faut compter un peu plus : aux alentours de 6 L à 6.5 L/100 km. Lorsque les températures deviennent plus clémentes et en adoptant une éco-conduite, il semble tout à fait possible de passer sous la barre des 6 litres… Avec un réservoir plutôt généreux de 55 litres, l’autonomie peut atteindre les 800 à 900 km. Cela demeure très appréciable même si on reste un peu loin de l’autonomie sur-optimisée de plus de 1000 km annoncée par Renault…

En conclusion
Bien né, l’Austral peut sans difficulté endosser le rôle de voiture familiale en étant à la fois sûre, confortable et bien équipée. Reste à composer avec les petits désagréments liés à l’hybridation, à savoir les à-coups et temps de réponse en conduite sportive et la pédale de frein dont les réactions peuvent se révéler perturbantes au début. Une voiture qui aimera une conduite assez tranquille malgré un châssis efficace.








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