Certaines voitures ont marqué leur époque plus que d’autres. La 1ère Twingo, avec son look innovant et moderne, son espace à bord étonnant et ses tarifs affutés, a réussi à marquer toute une génération…
Renault Twingo : une citadine monospace très futée
Sortie en 1993, la « Twing » a eu une carrière étonnamment longue : près de 14 ans. Une longévité forcément synonyme de succès commercial mais étonnante à une période où la durée de commercialisation des véhicules commençait à se réduire à 6 ou 7 ans et où les exigences en matière de pollution et de sécurité ne cessaient de croître. Rien ne pouvait l’arrêter cette Twingo ou presque…
Avec sa ligne monocorps, la petite puce française reprenait le style inauguré par l’Espace quelques années plus tôt, celui des monospaces. Un design vraiment étonnant pour une voiture de ce gabarit.
En y regardant de plus prêt, celle qui semblait novatrice au premier abord, ne l’était peut-être pas tant que ça. Jean-Pierre Ploué, le papa du style de l’auto, s’était fortement inspiré d’un modèle japonais, inconnu chez nous, la Honda Today. La française, avec ses rondeurs bienvenues et son regard de batracien, profitait d’un look beaucoup plus sympathique que la japonaise mais il faut bien l’admettre, les gênes stylistiques étaient bien là.

Au-delà de son physique avantageux et ses coloris tape-à-l’œil, la Twingo, c’était surtout une voiture pleine d’astuces. Avec son intérieur modulable à souhait, doté d’une banquette arrière coulissante offrant soit un grand coffre soit beaucoup d’espace pour les jambes des passagers arrière et de sièges entièrement inclinables permettant d’obtenir une vraie couchette, la tricolore se révélait futée et bien pensée. Qui pouvait (et peut) en faire autant avec une longueur de seulement 3.43 m ?
Le slogan de Renault à l’époque collait parfaitement à ce nouveau modèle : « une voiture à vivre ».

Une citadine avant tout
Entrer à bord d’une Twingo, c’était d’abord découvrir une planche de bord inédite. Les boutons se faisaient rares et surtout, le tableau de bord, à cristaux liquides, était installé en plein milieu.
Ici, pas d’aiguilles, la vitesse était indiquée par des chiffres de couleur verte. Cette originalité ferait presque oublier la très maigre qualité des plastiques utilisés pour la planche de bord. Il faut dire que la Twingo était conçue avec un budget limité. En témoigne le « vieux » moteur Cléon installé à la sortie de la petite Renault. Ce bloc, qui officiait déjà dans les années 60 notamment sur la R8 puis remanié pour être installé quelques années plus tard sur la R12, faisait pâle figure sur une voiture qui se voulait dynamique et moderne. Cela fait partie des concessions qui ont dû être faites par Yves Dubreuil, le directeur du projet. D’une sonorité immédiatement reconnaissable, cette bien connue motorisation essence de 1.2 litre de cylindrée et 55 chevaux, déplaçait la légère « Twing » (à peine 800 kg sur la balance) avec une certaine aisance (malgré un 0 à 100 km/h réalisé en 15 secondes), au moins sur les premiers rapports. La boîte de vitesses courte aidait beaucoup, mais une fois la 5ème et dernière vitesse enclenchée, les performances devenaient moins intéressantes. Il ne fallait pas hésiter à baisser un rapport ou deux pour retrouver un soupçon de nervosité en reprise. De quoi s’aventurer malgré tout hors des villes, mais la circulation sur autoroute pouvait se montrer un peu plus délicate, d’autant plus que l’insonorisation était loin d’être aboutie, restriction de budget oblige.


Ce n’était peut-être pas la plus confortable, mais elle se défendait honorablement sur les routes bosselées de nos villes et départementales. Quant à la tenue de route, si le roulis était bien présent, le châssis se montrait plutôt rassurant à défaut d’être efficace.
Au chapitre des regrets, la Twingo aurait pu être transformée en bombinette affutée comme Citroën l’a fait avec ses Saxo et C2 VTS 125 ch. Le succès aurait certainement été au rendez-vous même si ce n’était certainement pas la philosophie que les dirigeants de la marque au losange voulaient donner à leur modèle fétiche à l’origine…

Renault Twingo : les points à surveiller avant l’achat
Soyons honnête, sur les 2.4 millions d’exemplaires vendus au total dans le monde, il en reste assez peu en très bon état. Son utilisation souvent urbaine a nécessairement eu un impact sur l’état de la carrosserie. Sans compter la rouille qui n’épargne pas la plupart des modèles produits avant 2001 : bas de caisse, entourage du pare-brise, tôle du longeron, voilà les zones les plus fréquemment touchées.
Les portes de grande taille, façon coupé, se montrent lourdes et n’épargnent pas les charnières qui ont tendance à casser au bout de quelques années. Une pièce qui devient particulièrement difficile à dénicher en neuf, mais heureusement les casses automobiles en possèdent encore. D’une manière générale, la grande majorité des pièces détachées se trouvent encore assez facilement.
Ce bilan fiabilité ne serait pas complet si on n’abordait pas l’aspect mécanique. Le vieux Cléon-Fonte a toujours eu une certaine faiblesse au niveau du joint de culasse. En dehors de ce problème, la mécanique se montre globalement fiable et endurante, d’autant plus que la distribution se fait par chaîne. Les motorisations plus modernes 1.2 L de 60 ch puis 1.2 L 16v de 75 ch commercialisées par la suite sont globalement fiables en dehors de quelques soucis de bobines d’allumage notamment.
Les capteurs PMH et de vitesse rendent l’âme assez facilement. Les trains roulants présentent l’avantage de se montrer robustes, même si les amortisseurs des premiers modèles ont rapidement montré des signes de faiblesse.
Pour en finir avec les anomalies, les selleries très diverses en fonction des millésimes, deviennent difficiles à trouver. Privilégiez donc un modèle doté d’une sellerie impeccable, sinon il sera compliqué de dénicher des pièces comparables.

Quel modèle de Twingo acheter de nos jours ?
Aux yeux des puristes, la seule Twingo 1 à collectionner, c’est évidemment la toute première génération qui a été commercialisée jusqu’en 1998, avant le premier restylage. Les puristes purs et durs vous diraient même qu’il vaut mieux faire l’achat d’un exemplaire équipé du vieux moteur Cléon et donc privilégier un modèle d’avant septembre 1996. En clair, si vous souhaitez vraiment vous offrir le modèle d’origine, il est préférable de choisir un exemplaire produit entre 1993 et septembre 1996. Et vous avez de la chance car la cote reste assez raisonnable pour le moment. Comptez un budget d’environ 4 000 € pour un modèle en bon état mais souvent pas impeccable au niveau de la carrosserie. Comptez un peu plus cher pour une version découvrable, environ 4 500 €. Les phases 2, 3 et 4, un peu moins recherchées, se trouvent à des tarifs encore plus abordables, hormis les finitions Initiale et Jade (synonymes de haut de gamme) dont les prix peuvent atteindre les 5 000 €…
N’oubliez pas que la Twingo fait désormais partie des voitures de collection et à ce titre, elle peut profiter d’un certain nombre d’avantages (carte grise, assurances…).

En conclusion
La Twingo a clairement marqué sa génération, un peu comme d’autres petites voitures françaises comme la Citroën 2CV, la Renault 4 (la 4L pour les intimes…) ou la Renault 5. Si elle n’est pas tout à fait aussi bien considérée que ses aïeules, il y a fort à parier qu’elle deviendra aussi mythique qu’elles d’ici quelques années.








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