Quelle est cette mystérieuse voiture dans la série Anthracite ?

Si vous êtes fan de fiction, la série Anthracite sortie sur la plateforme Netflix en avril dernier ne vous a certainement pas échappé. L’un des personnages de la série utilise une voiture des années 70-80 assez peu connue chez nous…

Anthracite : une série librement inspirée d’un fait réel

La production ne s’en est pas cachée : cette mini-série composée de 6 épisodes, 100 % française, diffusée sur Netflix depuis le 10 avril 2024, s’inspire de l’histoire de l’Ordre du Temple Solaire (OTS), cette secte dont le nom a inondé les médias en 1994 après une vague de suicides collectifs d’abord en Suisse puis en France dans le Vercors. Cette tragédie marquante est mise en lumière dès le premier épisode sous une forme un peu différente…
Dans cette série, on retrouve plusieurs figures du cinéma et des séries TV : Camille Lou, Jean-Marc Barr, Kad Merad, Noémie Schmidt ou encore le chanteur et désormais acteur Hatik.
Jean-Marc Barr incarne un journaliste ayant couvert l’affaire à l’époque. Celui-ci reprend du service quand il est contacté par l’ancien gourou de la secte plusieurs années plus tard… Dans le même temps, des disparitions inquiétantes ont lieu ce qui interpelle l’enquêtrice de la petite gendarmerie locale…

Photos des acteurs de la série Anthracite : Camille Lou, Hatik, Noémie Schmidt.
Au premier plan, de gauche à droite, on retrouve Camille Lou, Hatik et Noémie Schmidt.

Après que le personnage joué par Jean-Marc Barr ait mystérieusement été agressé, sa fille Ida incarnée par Noémie Schmidt cherche à comprendre pourquoi son père a fait l’objet d’une telle attaque.
Nous n’irons pas plus loin dans le fil de cette histoire qui recèle de nombreux rebondissements, qui s’avère réellement passionnante et dont l’ambiance n’est pas sans rappeler celle des films Rivières pourpres.

Une japonaise à l’affiche

Nous n’irons pas plus loin pour une autre raison : l’objet de cet article apparaît dès l’arrivée de Noémie Schmidt dans les Alpes françaises où se déroulent l’affaire. L’actrice arrive au volant d’un véhicule assez ancien, de couleur claire, doté de 3 portes et d’un toit ouvrant, équipé d’une ancienne plaque d’immatriculation, évoluant sur la route d’un col au milieu de montagnes enneigées.
Un somptueux décor qui ne viendra pas perturber un fan d’automobile désireux d’en savoir plus sur cette étrange automobile.

Mazda 323 FA bleue sous un arbre devant un lac.
Une ligne générale qui ne laissait pas indifférent et qui se montrait presque plus moderne que beaucoup de ses concurrentes européennes de l’époque.

Un oeil avisé reconnaîtra assez facilement ce modèle : il s’agit d’une japonaise, une rare Mazda 323 première du nom, identifiée sous le nom de code « FA ».
Connue sous le nom de Familia au Japon (il s’agit du 4ème modèle), ayant adopté le nom « 323 » à l’exportation, cette compacte longue de 3.83 m, arbore des lignes arrondies plutôt réussies et assez peu dans l’air du temps à cette époque. Véritable propulsion, une transmission plus vraiment à la mode vers la fin des années 70 sur les véhicules de petite taille, cette nippone étonne dans le paysage automobile européen. Lancée en 1977 et remplacée par la Mazda 323 BD dès 1980, elle a eu une carrière étonnamment courte. Et comme les véhicules d’origine japonaise faisaient encore l’objet d’un embargo à cette période, ce n’est clairement pas la voiture qui a inondé le paysage automobile français, contrairement à son successeur « BD » qui a connu un petit succès.

Photo publicitaire de la Mazda 323 FA blanche dans la rue avec jeune femme à côté.
Une publicité pour mettre en avant une voiture présentée comme moderne et dynamique. Elle voulait plaire à la vieille Europe…
Mazda 323 BD bleue sur chemin de campagne.
Contrairement à la Mazda 323 FA, la 323 BD sortie en 1980 a eu un petit succès en France grâce à ses tarifs bien placés, sa fiabilité aussi aboutie que sa devancière et des quotas d’importation enfin revus à la hausse.

Il est donc étonnant de retrouver un véhicule aussi peu diffusé chez nous dans une fiction tournée en 2024 soit environ 45 ans après sa commercialisation. Il est difficile d’estimer le nombre de Mazda 323 « FA » encore en circulation dans l’hexagone mais les 10 doigts de nos 2 mains doivent certainement être suffisants pour en faire l’inventaire…
Dénicher un exemplaire en bon état relève réellement du miracle.
Difficile de savoir de quelle motorisation il s’agit, aucun gros plan n’ayant été réalisé sur l’arrière gauche du véhicule. Pour information, pour les modèles destinés à l’export, 3 moteurs essence, tous à 4-cylindres et carburateur, étaient proposés : un 1 litre de 45 chevaux, un 1.3 litre de 60 ch et un 1.4 litre de 69 ch. Certaines séquences laissent penser qu’il s’agit d’une transmission manuelle (à 4 ou 5 rapports selon les motorisations) et non de l’unique boîte automatique proposée à l’époque sur un seul bloc mais quasiment jamais choisie par la clientèle.

Mazda 323 FA 3-portes orange prise en photo dans un studio-photo.
Cette version 3-portes est la même que celle utilisée dans la série, à la couleur près…

Pourquoi avoir choisi ce modèle en particulier ?

Que ce soit au cinéma ou à la télévision, le choix d’un véhicule n’a souvent rien d’innocent. En général, le choix de l’auto se fait en fonction du personnage, de son caractère, de son attitude.
Rappelez-vous de la Renault 21 de la saga Balle perdue utilisée par Alban Lenoir, un sujet dont nous avons parlé il y a quelques temps. C’est un fait, en plus d’être des éléments d’identification, les véhicules sont souvent les vraies stars de nos écrans.
Sans trop en dévoiler, le personnage incarné par Noémie Schmidt est un brin excentrique, un peu en retrait de la société. Cela ne semble pas étonnant que les producteurs aient décidé de lui confier un véhicule que personne d’autre ne conduit, une façon de renforcer son côté « à part ».

Elle est également très connectée et très liée à sa communauté sur internet qu’elle utilise pour disposer de renseignements divers sur des personnes ou des lieux. Rouler en voiture ancienne n’est-il pas le meilleur moyen d’échapper aux nouvelles technologies et ainsi éviter d’être facilement repérée ? Elle qui sait parfaitement bien que les voitures modernes peuvent facilement être tracées en raison de leur technologie embarquée…

Intérieur Mazda 323 FA avec placages en bois et sièges à carreaux.
Une planche de bord assez épurée à la présentation soignée et bien différente des productions européennes des seventies. Une voiture qui se négociait à des tarifs très raisonnables.

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