Aujourd’hui disparue, Rover avait le vent en poupe au début des années 90. A tel point que la marque pouvait se permettre de produire des modèles sympathiques comme ce joli coupé 216/220. Une voiture devenue rare mais pas impossible à trouver…
Rover 216/220 coupé : son histoire
Rover est une marque qui a connu des hauts et beaucoup de bas… Après des rachats, une nationalisation puis une privatisation suite à la prise de contrôle par British Aerospace (pas vraiment spécialisé dans le domaine de l’automobile…), la marque anglaise se met à renforcer sa collaboration avec le japonais Honda dès la fin des années 80, cette dernière ayant déjà commencé dès 1979 mais à un niveau plus limité. Un partenaire quasi indispensable puisque c’est souvent lui qui a été à l’origine de nombreux modèles rebadgés Rover.
Dévoilée en octobre 1989, la Rover série 200 « seconde génération », étroitement dérivée de la Honda Concerto, est d’abord présentée sous les traits d’une gentille berline à hayon, dont les spécificités esthétiques ont été habilement travaillées par les designers de la marque anglaise (face avant spécifique, touche de chromes, placages de bois précieux…) pour l’éloigner d’un modèle nippon pas très glamour. Elle est ensuite déclinée en version 3-portes, abusivement appelée « coupé » (qui a donné lieu à une intéressante livrée GTI), un modèle à partir duquel est tiré un sympathique cabriolet. Arrive assez tardivement une déclinaison break, peu répandue chez nous. Entre les deux, en octobre 1992, est lancé le seul et unique véritable coupé de la gamme 200. Baptisé « Tomcat » en interne, celui-ci est dessiné en Angleterre par l’équipe de Gordon Sked.


L’élégance du coupé 200 vient principalement de son pavillon fuyant bien spécifique. Un coup de crayon très habile qui donne tout son caractère à cette ligne.
A l’intérieur, aucune modification par rapport à la version 5-portes. On retrouve la planche de bord caractéristique vue sur de nombreuses berlines série 200 puisque cette familiale est tout simplement le modèle le plus vendu dans l’histoire de Rover avec près d’un million d’exemplaires produits. En bonne Rover, le bandeau en ronce de noyer surplombe la fameuse « étagère à thé ». Typically british !
Les plastiques sont moussés et assez cossus avec malgré tout quelques défauts d’ajustements. Eh oui, c’est bien une anglaise même si 80 % des pièces viennent de chez Honda… Le côté « haut de gamme » a été privilégié au détriment du côté sportif, c’est dommage. La seule touche de sportivité dans cet intérieur « so british » réside dans les sièges semi-baquet tout de cuir vêtu.

Rover série 200 coupé : le point sur ses performances et son efficacité
Au total, trois motorisations ont été proposées : une version d’entrée de gamme baptisée 216 (1.6 litre) développant 122 chevaux et seulement 143 Nm de couple (moteur d’origine Honda, nom de code D16), remplacée avantageusement par une plus dynamique version 220 (2 litres) atmosphérique de 136 ch d’origine Rover. Au sommet, on trouve la réputée 220 Turbo, laquelle développe la puissance très confortable de 200 ch. A son lancement, elle reçoit d’ailleurs le titre de Rover la plus puissante. Avec un 0 à 100 km/h réalisé en 6.8 s et une vitesse de pointe de 240 km/h, elle est capable sur le papier d’en démontrer à pas mal de concurrentes. Si la fiche technique est fort appréciable, la 220 Turbo a du mal à faire passer toute sa puissance et son couple sur la route malgré l’installation d’un différentiel Torsen.
Un fauve pas facile à dompter, à tel point que certains conseillent d’opter pour la plus sage mais pas désagréable version 220 atmosphérique (nom de code T16). Avec ses 136 ch, son couple maxi de 185 Nm atteint à 2 500 tours/min et sa zone rouge située à 7 200 tours/min, ce bloc à 16 soupapes fait non seulement preuve d’une belle élasticité mais aussi d’une belle allonge. Grâce à un poids contenu d’environ 1 200 kg, ses accélérations reste d’un bon niveau : le cap des 100 km/h départ arrêté est atteint en 8.8 s.
Si le moteur fait clairement partie des qualités de cette jeune « youngtimer », on ne peut pas en dire autant de son comportement routier. Avec ses suspensions trop souples en détente, les mouvements de caisse sont trop prononcés. Autre défaut, la direction ne se montre pas assez directe ni informative. Dernier point faible, l’attaque de la pédale de frein est trop spongieuse.
En résumé, il ne faut pas prendre cette Rover 220 coupé pour ce qu’elle n’est pas : elle n’a rien d’une sportive, mais elle peut être une agréable GT.

Les points à vérifier avant l’achat
Cette 200 coupé a des gênes en commun avec la Honda Concerto et cela se voit au niveau de la fiabilité générale. Les gros problèmes sont assez rares. Quelques pépins d’origine électrique sont cependant possible. Ils concernent généralement l’horloge digitale, les lève-vitres (au design typiquement japonais d’ailleurs) ou le système de ventilation parfois bloqué sur les positions 3 et 4.
La corrosion, qui a partiellement touché la berline, n’a logiquement pas épargné cette version coupé. Elle se situe généralement au niveau des passages de roue et de la partie inférieure des portières.
Côté moteur, le D16 made in Honda présent sur la version 216 se montre increvable. Le bloc T16 100 % Rover fait également preuve d’une endurance certaine, il convient simplement de vérifier l’état du joint de culasse lors de l’achat, lequel peut présenter des fuites. Un pépin cependant beaucoup moins présent que sur la génération de moteurs « K », produits par la suite par la marque au drakkar.
Bon à savoir, ce moteur « K » a été monté sur quelques exemplaires commercialisés au Benelux à partir de 1996 et il n’est pas impossible que certains d’entre eux aient été revendus en seconde main sur le marché français. Un point à vérifier !
Au niveau de l’entretien courant, la vidange doit en principe être réalisée tous les 10 000 km ou tous les ans. La courroie de distribution doit être remplacée tous les 5 ans ou 80 000 km.

Une cote assez faible
Ce n’est clairement pas une voiture très recherchée et c’est la raison pour laquelle il y a de bonnes affaires à réaliser. Elle entre malheureusement (ou heureusement…) dans la catégorie des voitures oubliées comme les Citroën ZX 2.0 16v et Fiat Ritmo Abarth TC dont nous avons parlé dans de précédents articles.
La moins puissante version 216 se négocie à environ 4 000 € alors qu’il faudra compter 4 500 € pour la plus dynamique version 220 atmosphérique, un modèle qui est à privilégier. Même la 220 Turbo présente une cote très raisonnable, de l’ordre de 6 000 €.
Si les prix sont attractifs, il sera difficile de dénicher un exemplaire sur le marché de l’occasion. A l’heure où nous rédigeons cet article, aucun n’est proposé en vente sur la toile. Si ce modèle vous intéresse, surveillez régulièrement les petites annonces. Même si les échanges sont rares, ils existent et ils concernent souvent de beaux exemplaires…
N’hésitez pas à contacter le club Rover France qui pourra vous aider dans votre démarche et vous fournir des renseignements précieux.








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