Le cerveau est parfois bizarrement fait… Il y a des voitures qui sont restées dans la mémoire collective et d’autres, pourtant réussies, ont été vite oubliées. Comme la Fiat Ritmo Abarth évoquée il y a quelques temps, la Citroën ZX 2.0 16V fait partie de la seconde catégorie. Et si c’était l’occasion de faire de bonnes affaires ?
Citroën ZX 2.0 16V : deux versions opposées
En 1991, Citroën se décide à faire son retour sur le marché très porteur des compactes. Une voiture bien née qui sera déclinée en plusieurs versions sportives dont deux « 16 soupapes » très différents en termes d’agrément. Les versions moins nerveuses offrent déjà un train arrière autodirectionnel, fixé à la caisse par des blocs de caoutchouc à élasticité variable, qui permettent un léger pivotement dans les virages, augmentant ainsi la mobilité mais aussi la vivacité du train arrière.
Avec une telle innovation, favorable à la conduite sportive, Citroën ne pouvait en rester là. En 1992, la ZX 2.0 16V ACAV est présentée au Mondial de Paris. Avec sa puissance de 155 chevaux ramenée par la suite à 150 ch, les performances sont intéressantes mais pas tout à fait à la hauteur de ce que propose la concurrence de l’époque, malgré un poids à vide limité à 1170 kg.
Etonnamment, cette nouvelle version ne fait pas réellement mieux que la plus nerveuse de la gamme jusque-là, la fameuse ZX Volcane équipée du 4-cylindres 1.9 L de la Peugeot 205 GTI et développant 130 ch. Une proposition qui n’est d’ailleurs pas à négliger aujourd’hui…


La technologie ACAV, qui offre un système d’admission variable, lequel est censé favoriser le couple à bas régime et la puissance en haut, se veut séduisante sur le papier mais déçoit les premiers utilisateurs ainsi que la presse automobile. Avec un 0 à 100 km/h réalisé en 9.3 s, les performances restent très correctes mais bien en dessous de ce que proposent à ce moment-là la Renault 19 16v ou la renommée VW Golf III GTI.
Face à ces critiques, Peugeot et Citroën se décident à revoir en profondeur leur motorisation la plus sportive. Avec un bloc « RS » développant désormais 167 ch (et même un peu plus selon les rumeurs…), la ZX redonne le sourire aux fans de conduite nerveuse grâce à un bloc favorisant les montées en régime et une boîte de vitesses (toujours à 5 vitesses) à l’étagement resserré destiné à améliorer les relances sur routes sinueuses. Avec une seconde gagnée en accélération, le gain qui peut sembler faible sur le papier, se sent à la conduite. La sonorité se révèle également meilleure. Ajoutez à cela un dynamisme exemplaire obtenu grâce au fameux train arrière à effet autodirectionnel, et vous obtenez l’une des meilleures GTI des années 90 ! Même la Peugeot 306 S16 pareillement motorisée ne peut pas lutter malgré une tenue de route également très réussie.

Citroën ZX 2.0 16v : les points à vérifier avant l’achat
Les Citroën produites dans les années 90 sont réputées pour leur fiabilité. Un point à mettre à l’actif de la française. Les blocs XU en fonte se montrent robustes à condition qu’ils aient été correctement entretenus.
Parmi les points à surveiller, la pompe à eau peut connaître des fuites.
Les versions ACAV peuvent présenter des dysfonctionnements au niveau du système d’admission variable : il arrive que le poumon en caoutchouc permettant la régulation d’admission finisse par se percer avec le temps. Les symptômes se sentent rapidement : le moteur manque de puissance, devenant presque asthmatique.
Autre élément à contrôler : le train arrière. C’est un défaut bien connu des productions de cette période, les trains arrière Citroën ont tendance à s’user rapidement. Cela peut provoquer sa destruction si le problème n’est pas traité à temps. N’hésitez pas monter la voiture sur un pont pour vérifier son état.

Laquelle choisir et à quel prix ?
Certaines disent que la ZX est avant tout une voiture de connaisseurs. Des passionnés qui peuvent facilement réaliser de bonnes affaires surtout s’ils choisissent la version ACAV, bien moins demandée. Comptez alors un budget d’environ 4 000 € pour un modèle en bon état.
L’évolution à 167 ch se veut plus rare puisque seulement 558 exemplaires sont sortis de l’usine. Et cela se ressent sur le marché de l’occasion puisque le tarif grimpe alors à près de 10 000 €.
Notez qu’il existe une très rare série limitée lancée en Suisse seulement, baptisée Pierre Lartigue, du nom du célèbre pilote à l’origine de plusieurs succès en Rallye Raid. Produite à seulement 50 exemplaires, elle se reconnaît à sa couleur rouge, son double aileron, son logo sur le hayon avec précision du numéro de série et sa planche de bord imitation carbone. Impossible de fixer sa cote de façon précise puisqu’elle est introuvable et que les transactions sont inexistantes…









Laisser un commentaire