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Alpine A610 Turbo : la GT française à collectionner

Retour sur l’histoire de l’Alpine A610 Turbo, sa cote actuelle et les points à surveiller avant un achat.

L’Alpine A610 incarnait le grand tourisme à la française au début des années 90. Une voiture assez peu diffusée qui avait pourtant de vraies qualités mais qui a souffert de l’image de celle qui l’a précédée, l’Alpine GTA.

Alpine A610 Turbo : son histoire

Marque emblématique française, Alpine n’a produit que quelques modèles durant la première partie de son histoire : la méconnue A106 tout d’abord, puis la beaucoup plus connue A110, l’A310 qui oublia l’adage « light is right » pour se transformer en une auto un peu plus typée Grand Tourisme afin de concurrencer Porsche, puis la GTA et sa déclinaison Turbo pour aboutir enfin à cette A610.
Bien loin de l’esprit de la plus récente Alpine A110 remise subtilement au goût du jour en 2017, l’A610 est un lourd coupé pesant tout de même 1420 kg sur la balance. Avec son V6 3 litres français affublé d’un turbo, les performances demeuraient intéressantes avec notamment un 0 à 100 km réalisé en un tout petit moins de 6 secondes et une vitesse maximale de 265 km/h. De quoi redorer le blason Alpine après une GTA trop aseptisée et jugée décevante par les puristes. Et dans une moindre mesure, venir concurrencer les marques allemandes sur leur terrain.
Malheureusement, quand une image est altérée, il est souvent difficile d’inverser la tendance. L’A610 a littéralement souffert des prestations un peu en retrait de sa prédécesseur. Pourtant, ce modèle avait été travaillé en profondeur pour corriger les défauts constatés sur l’A310 pour en faire une sympathique GT.

Alpine A610 Turbo rouge Bordeaux vue de profil au bord d'une route.
On est loin de l’esprit bombinette. Pourtant l’A610 avait de réelles qualités. Notez la présence de phares escamotables, une habitude à cette époque.

Alpine A610 Turbo : à l’aise sur la route

Avec une finition améliorée malgré une certaine dominance de plastiques durs, l’A610 présentait plutôt bien à l’intérieur. Le confort avait également été travaillé tant au niveau des sièges que des suspensions. N’oublions pas qu’il s’agissait d’une GT et pas d’une sportive pure et dure…
D’ailleurs ce trait de caractère se voyait sur la route. Avec sa tenue de route parfaite, son 6-cylindres de 250 ch assez démonstratif, sa répartition des masses quasi-parfaite (47 % sur l’avant, 53 % sur l’arrière) lui garantissant un équilibre proche de celui d’une auto à moteur central, la youngtimer française pouvait facilement concurrencer des modèles bien plus réputés mais parfois bien moins confortables.

Vue détails techniques de l'Alpine A610 Turbo au travers de la carrosserie.
Une fiche technique très étudiée avec une répartition des masses presque idéale et un moteur vivant.

Après tant d’éloges, difficile de croire que seulement 818 exemplaires ont été produits en 4 années de commercialisation, de 1991 à 1995. Quand on vous dit que l’image, c’est important…
Parmi les pépites encore plus rares que les A610 « classiques », il y a eu la série limitée Magny-Cours qui se distinguait par une élégante carrosserie verte strippée et des jantes de la même teinte.
A l’intérieur, la sellerie 100 % en cuir et la plaque numérotée de 1 à 31 exemplaires (seulement) apportaient une touche d’exclusivité supplémentaire.

Alpine A610 série spéciale "Magny-Cours" de profil dans studio photo.
La série spéciale « Magny-Cours », mention précisée sur les portières, et ses sorties d’échappement chromées.

Encore plus rare, l’édition limitée « Olympique 92 » produite à seulement 2 exemplaires, a vu le jour à l’occasion des jeux olympiques d’hiver d’Albertville de 1992. Blanc à l’extérieur, sièges en cuir clairs à l’intérieur, ces deux véhicules ont d’abord servi au transport des VIP avant d’être revendus à l’issue de l’événement sportif. Si vous parvenez à en dénicher une, vous serez extrêmement chanceux ! Et il faudra de toute façon y mettre le prix…

Publicité pour l'Alpine A610 Turbo Olympique 92.
Le blanc était de mise à l’occasion des JO organisés en France. C’était la même chose dans la gamme Renault qui a décliné de la sorte la plupart de ses modèles de l’époque.

L’A610 fut le dernier modèle produit par Alpine avant sa résurrection en 2017.

Acheter une Alpine A610 aujourd’hui ?

Aussi bizarre que cela puisse paraître, malgré sa petite diffusion, l’Alpine A610 se trouve relativement facilement en France. Cela nécessite parfois quelques semaines de patience, mais des modèles sont régulièrement mis en vente, et ils sont généralement en bon état, les propriétaires étant généralement amoureux de leur voiture. N’hésitez pas à contacter les clubs dédiés et à parcourir les forums spécialisés, c’est souvent là où se trouvent les « pépites ».

Intérieur noir Alpine A610 Turbo "Magny-cours".
Un intérieur un peu fade où le plastique est roi. Notez qu’il s’agit ici d’une version « Magny-Cours », la plaque située devant le passager faisant foi.

La fiabilité générale de l’A610 est plutôt bonne. Les pièces sont d’origine Renault et se trouvent assez facilement. Même les pièces détachées liées à la motorisation V6 PRV, même si celle-ci a été revue en profondeur pour l’occasion, se trouvent sans grande difficulté dans la mesure où ce bloc a équipé de nombreux modèles chez Renault, Peugeot, Citroën et Volvo.
Même si la longévité et la fiabilité sont globalement au rendez-vous, vérifiez quand même que l’entretien courant a été réalisé régulièrement et selon les préconisations du constructeur.
Les exemplaires modifiés, « coursifiés », sont clairement à éviter. Les modifications n’étant pas toujours de bon augure et ayant parfois des conséquences désastreuses. Sans compter que des voitures destinées à la course ont pu, à un moment donné, taper lors d’une sortie de piste par exemple. Méfiance donc !
Parmi les points à contrôler, jetez un œil sur les trains roulants, la géométrie, les rotules et les freins. Ce sont souvent les points de faiblesse que l’on rencontre sur les A610.
Difficile de terminer ce guide d’achat occasion sans parler d’argent. Sa cote a énormément grimpé ces dernières années. Difficile de trouver un bel exemplaire à moins de 40 000 € aujourd’hui.
Et si vous avez la chance de tomber sur une version « Magny-Cours » voire « Olympique 92 », il faudra compter un budget bien plus important. Difficile d’ailleurs de déterminer une fourchette de prix précise tant les transactions sont inexistantes.

Par Olivier

Passionné d'automobile depuis mon plus jeune âge, j'ai décidé il y a quelques années de partager ma passion avec vous. Au programme : des essais bien sûr, mais aussi des articles pratiques, des conseils, des infos...

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