Dans l’histoire de l’automobile, la Citroën GS a toujours occupé une place à part. Et c’est encore plus le cas avec la version Birotor que Citroën a très vite enterré vivante…
La Citroën GS : l’iconoclaste
Dans les années 70, la GS se démarquait clairement des autres productions. Cette berline tricorps longue de seulement 4.12 m, proposait des lignes atypiques, à l’image de son ainée, la fameuse Citroën DS.
Elle en reprenait aussi la technologie des suspensions hydropneumatiques, une spécialité maison.
Comment reconnaître une GS birotor ? C’est assez simple, elle se distingue par sa carrosserie bi-ton, ses logos « GS birotor », ses arches de roues et pneus élargis, ses enjoliveurs de roues spéciaux, son intérieur spécifique voulu luxueux et son tableau de bord à cadrans circulaires.
Avec près de 2.5 millions d’exemplaires produits, ce fut un vrai succès pour la marque aux chevrons. Parmi cette jolie production, une version plus ou moins sportive et novatrice a vu le jour en 1973, soit 3 ans après le lancement du modèle : la GS Birotor.
Si vous ne connaissez pas cette version, ce n’est pas anormal puisque sa diffusion a été confidentielle. Ainsi, sur les 846 unités fabriquées, seulement deux tiers ont réellement été vendues.
Que sont devenus les autres modèles ? La réponse est simple : Citroën les a tout simplement détruits en 1986. Mais pourquoi avoir pris une décision aussi radicale ?

Un moteur rotatif pas vraiment au point
Au milieu des années 70, le moteur rotatif Wankel semblait être la solution d’avenir et ce pour plusieurs raisons. Déjà, cette architecture moteur permettait un gain de poids et une compacité non négligeables, il y avait également moins de pièces mobiles et donc beaucoup moins de vibrations. En effet, le mouvement rotatif réalisé par le rotor faisant office de piston dans la chambre de combustion de forme ovoïde, diminuait significativement les mouvements du moteur et par conséquent les nuisances.
A cette époque, de nombreuses autres marques s’intéressaient à cette technologie : Mercedes, Mazda, AMC mais c’est certainement Citroën qui croyait tout particulièrement à l’avenir du moteur rotatif.
Et sur le papier, il y avait de quoi, la fiche technique semblait très intéressante. Avec une puissance de 107 chevaux pour seulement 995 cm3 de cylindrée, cette motorisation permettait enfin à la sage berline d’afficher une petite nervosité, plus marquée en tout cas que les précédentes versions X, X2 puis X3.
L’agrément décrit plus haut n’était, au final, pas aussi parfait que prévu. Ainsi, l’absence de vibrations ne faisait pas oublier le bruit du moteur qui ressemblait assez fortement à celui d’un moteur 2-temps.

Ce désagrément apparaissait assez souvent puisque ce moteur ne s’exprimait réellement que dans les tours. Pour avancer, il fallait le cravacher ! Ce bloc était accouplé à une boîte semi-automatique C-Matic à 3 rapports et le conducteur pouvait profiter pleinement de la célèbre suspension hydraulique offrant une tenue de route et un confort exceptionnels pour l’époque.
Malheureusement, les inconvénients n’ont pas tardé à apparaître. Premier grief, l’absence totale de frein moteur demandait un certain temps d’adaptation. Surtout, le moteur rotatif se montrait particulièrement gourmand en huile, Mazda et les autres en ont fait également les frais. Autre point faible, son penchant pour l’essence : 20 L/100 km, c’est le niveau de consommation que pouvait atteindre cette Birotor ! Le premier choc pétrolier eut définitivement raison de cette version qui disparut en 1975.
Enfin et c’est certainement sa plus grande faiblesse : la durée de vie du moteur ne dépassait pas les 50 000 km, en particulier à cause de l’usure rapide des segments d’étanchéité.

Acheter une GS Birotor de nos jours
Il faut être honnête, cela ne va pas être facile. Il ne resterait à l’heure d’aujourd’hui qu’environ 200 modèles en circulation dans le monde. Son manque de fiabilité/longévité et le fait que Citroën ait tout fait pour l’éradiquer des routes, notamment en proposant aux propriétaires des remises conséquentes sur d’autres modèles Citroën, ont concouru à sa rareté sur le marché de l’occasion.
Si par chance, vous parvenez à en dénicher une, qui plus est en bon état, soyez attentif à plusieurs points. Sachez dans un premier temps que les pièces spécifiques sont quasi inexistantes.
On l’a évoqué plus haut, la durée de vie du bloc est faible. Pour espérer le faire durer un peu plus longtemps, il est conseillé de vérifier le niveau d’huile avant chaque utilisation. Autre recommandation : il faut éviter les trajets courts et les redémarrages répétés, le birotor ne le supporte pas !
Point faible de toutes les GS : la corrosion. Contrôlez les bas de caisse, les planchers, le tour de pare-brise, etc…
Quelques préconisations d’entretien : le fameux liquide LHM doit être changé tous les 40 000 km et les sphères de suspension tous les 100 000 km.
Dernier point pour terminer ce guide d’achat : le prix. La cote de la GS Birotor est très variable. Difficile de vous donner un montant précis. A priori, la cote officielle se situerait aux environs des 9 500 €, même si un modèle récemment vendu aux enchères dans son état d’origine a été adjugé au tarif de 6 600 €.








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