L’Opel Adam fut pendant près de 6 ans, de 2013 à 2019, l’atout charme de la marque au blitz. Une voiture qui devait déchainer les passions mais qui n’a malheureusement pas affolé les foules. Pourquoi n’a-t-elle pas rencontré le succès ?
Opel Adam : la Mini façon Opel
Certaines marques automobiles bien connues ont produit et produisent encore des petits modèles sexys avec toujours autant de succès. On pense immédiatement à BMW, propriétaire de Mini depuis plusieurs années mais aussi à Fiat qui a su relancer la carrière de sa célèbre 500 en 2007 avec la réussite que l’on connaît. Bien conscient du potentiel commercial de ces petites voitures au sex-appeal indéniable, Opel a donc décidé de présenter, en 2012, son propre véhicule, l’Adam.
Cette citadine aux formes arrondies, entièrement personnalisable et respirant la bonne humeur avait, sur le papier, tout pour réussir. Alors pourquoi la mayonnaise n’a-t-elle pas pris ?


Les raisons de son échec
Quand un véhicule ne fonctionne pas, lorsqu’il ne rencontre pas son public, un constructeur se doit de dresser les points négatifs en toute objectivité afin de pouvoir remédier au problème.
Dans le cas de l’Adam, Opel ne pouvait a priori pas mettre en cause le style, plutôt réussi, ce dernier ayant été en plus plébiscité lors d’un sondage réalisé sur un échantillon de potentielles clientes, le cœur de cible de l’auto.
Pour expliquer cette mévente, il faut aller plus loin. Son premier véritable défaut, c’est certainement de ne pas avoir profité d’une image forte comme c’est le cas pour la Fiat 500 et la Mini. En jouant avec le côté néo-rétro, encore très à la mode aujourd’hui, les deux stars du marché n’ont eu aucune difficulté à percer sur le marché. A ce niveau-là, la petite allemande partait clairement avec un petit handicap, d’autant plus qu’elle est arrivée tardivement sur un segment déjà bien rempli…
Honnêtement, cette absence de racine profonde ne peut à elle seule expliquer ce bide commercial. Le mot n’est pas exagéré car seulement 100 000 véhicules ont été produits au total, alors qu’il se vend en moyenne environ 300 000 Mini par an ! De quoi réaliser d’ailleurs de bonnes affaires sur le marché de l’occasion devant le peu d’intérêt que les acheteurs lui portent…

Une autre explication évidente réside dans la gamme moteurs, bien trop rustique et restreinte lors du lancement. Alors que les principales concurrentes utilisaient des moteurs essence modernes et économiques, l’Adam continuait d’utiliser les 1.2 L (70 ch) et 1.4 L (87 ch) maison. Si ce dernier bloc à 4-cylindres se montre plutôt fiable, il s’est toujours montré assez gourmand, surtout lorsqu’on le compare à ses homologues à 3-cylindres, ces derniers étant par ailleurs plus performants en ayant recours à des turbocompresseurs. La marque a mis du temps à réagir en lançant finalement une version turbo de 100 ch du 1.4 L puis le réussi petit 3-cylindres 1.0 L de 115 ch et enfin le 1.4 L turbo de 150 chevaux.
Si cette dernière version, baptisée « S » se montrait plutôt agréable et sportive, elle était incapable de vraiment concurrencer les motorisations les plus puissantes de ses principales concurrentes.
L’Adam a véritablement souffert de l’absence d’une version sportive, forcément positive en termes d’image, il avait d’ailleurs été évoqué le possible lancement d’une déclinaison OPC, mais Opel n’a pas donné suite…
Si le manque de puissance a pu nuire à sa carrière, le réglage du châssis est certainement son plus gros défaut. Manquant de dynamisme malgré des suspensions dures (et peu confortables), la citadine chic n’est jamais parvenue à se faire une réputation en termes de plaisir de conduite.

Autre point négatif, la place à l’arrière et la taille très réduite de son coffre. Peu généreuse pour les genoux et ne proposant qu’un volume de chargement de 185 litres, la famille n’était pas la bienvenue à bord. Un client initialement intéressé par ce petit modèle repartait plus facilement au volant d’une Corsa D, plus spacieuse et moins chère d’autant plus que les concessionnaires n’étaient pas avares en remise sur leur citadine polyvalente en fin de carrière…
Enfin, il faut bien admettre que l’Adam a vraisemblablement souffert du manque d’image d’Opel sur ce créneau des petites citadines chics. La marque allemande est connue pour produire des modèles plus classiques, des monospaces (à cette époque), des compactes voire des berlines. Des voitures souvent un peu austères qui plus est. Les habitués de la marque ont certainement été un peu bousculés. Le rajeunissement de la gamme devait passer par cette pétillante Adam. Cela aurait été une excellente chose mais ce n’est clairement pas facile de faire évoluer les mentalités dans le petit monde de l’automobile…