Ford était un peu à la traîne dans la catégorie des SUV citadins. Après avoir fait une tentative plus ou moins réussie avec l’Ecosport qui n’était initialement pas prévu pour le marché européen, le constructeur américain créé par Henry Ford, a totalement repensé sa copie pour nous proposer ce tout nouveau Puma. Un nom connu chez Ford mais qui n’a pas été choisi aussi naturellement qu’il n’y paraît…
Le nouveau Puma est né
Rappelez-vous, c’était en 1997, Ford sortait un petit coupé sportif. Appelé Puma, ce dernier affichait un design sportif et proposait une gamme de motorisations raisonnablement puissante, ce qui lui permettait d’être relativement accessible. Arrêté en 2002, son succès fut limité chez nous. Pourtant il conserve une certaine place dans le coeur de nombreux passionnés…

Nous voici en 2020 et voilà que Ford se décide à réutiliser ce patronyme, non pas pour évoquer un tout nouveau coupé nerveux, mais un crossover. Si certains ont trouvé la démarche étonnante, en réalité le parallèle est bien moins évident…
Avant de donner un nom à son nouveau modèle, Ford a demandé à un échantillon d’environ 1000 personnes de commenter les lignes de ce petit SUV. Rapidement, des noms de félins ont été évoqués. L’appellation Puma étant déjà brevetée, la direction de la marque n’a pas eu à chercher bien longtemps pour baptiser son tout nouveau modèle.
Il est vrai qu’à l’extérieur, avec son profil effilé, sa calandre agressive, ses optiques avant évoquant les yeux d’un félin et inspirés de son ainé, le Puma nouvelle version adopte un style volontairement nerveux. Et il faudra au moins cela pour se démarquer sur un segment ultra concurrentiel ! Mais compte tenu de la réaction de plusieurs personnes qui, au cours de l’essai, ont accroché du regard ce Puma sans plus le lâcher, on peut parier sur un futur succès…




Un intérieur connu
Prenons place à l’intérieur. Et si vous êtes un habitué de la marque, vous ne serez pas dépaysé. Ainsi, on retrouve la planche de bord de la Fiesta, elle-même très proche de celle de la Focus. Ceci dit, il y a quand même une chose qui change : le tableau de bord. Dotée d’une dalle digitale, ce dernier, en plus d’être moderne, présente particulièrement bien et permet de modifier l’ambiance en fonction du mode de conduite choisi (Faible adhérence, Eco, Normal, Sport ou Piste).




Ford Puma : du style mais aussi de l’espace
Après avoir apprécié le confort et l’excellent maintien lombaire et latéral du siège conducteur, il est temps de le quitter pour passer à l’arrière. Comme à l’avant, le confort des passagers arrière n’a pas été laissé au hasard. Doté d’une banquette arrière confortable aux places latérales, le Puma propose un espace pour les jambes appréciable qui figure parmi les meilleurs du marché. Seul le passager central devra composer avec une assise surélevée et un tunnel de transmission un peu gênant, mais c’est un défaut que l’on retrouve régulièrement. De toute façon, la largeur au coude ne permet pas d’accueillir trois passagers sur de longues distances, même si cela n’est pas impossible sur de petits trajets. Rappelons qu’il s’agit d’un crossover urbain…

Pour en finir avec les aspects pratiques, citons le coffre qui propose un volume de 402 litres, ce qui le place parmi les plus généreux de la catégorie. Et comme il s’agit d’une voiture destinée à l’aventure (ou pas…), Ford propose un rangement lavable situé tout au fond du coffre et destiné par exemple à recevoir des affaires sales. Appelé MégaBox, ce rangement supplémentaire de 80 litres est doté d’un bouchon permettant d’évacuer l’eau lors de son nettoyage. Astucieux, non ? En contrepartie, vous pouvez oublier la roue de secours…



Sur la route, c’est une vraie Ford ?
On le sait, Ford est connue pour la qualité de ses châssis. Mais quand on met au point un véhicule haut sur pattes (ou sur roues…), le travail à accomplir devient plus complexe… Arrêtons-là le suspense : ce Puma est clairement à son aise sur la route. Avec un comportement sain mais dynamique et une bonne maîtrise du roulis, il offre beaucoup de plaisir au volant. Si la direction peut paraître assez lourde à faible allure, cette dernière s’avère précise en conduite dynamique et se montre également très incisive et directe, ce qui, cumulé au dynamisme du train arrière, rend l’ensemble très plaisant.
L’agrément de conduite est renforcé par le freinage qui se montre mordant et efficace. Un bon point !

Mais voilà, à trop vouloir favoriser le plaisir de conduite, Ford en a oublié le confort. Efficace et même amusant le Puma l’est, mais dur il l’est aussi. Si les suspensions raffermies de cette finition ST-Line X y sont pour beaucoup, la monte pneumatique généreuse (18 pouces) n’aide pas non plus. Un conseil : si vous cherchez le confort avant tout, il est préférable de choisir la version Titanium qui permet un meilleur compromis entre confort et tenue de route.

L’hybridation légère arrive chez Ford
Afin de respecter les normes antipollution toujours plus strictes, Ford comme de nombreux autres constructeurs a été obligé d’avoir recours à l’hybridation. Ce système Mild-hybride (ou MHEV) ne permet pas d’évoluer dans le trafic en mode 100 % électrique mais agit comme un soutien au moteur thermique, notamment en cas d’accélération.
Avec sa batterie de 48 volts qui se recharge lors des phases de décélération et de freinage, le système est en mesure d’intervenir également en apportant son soutien au système Sport and Start. On est ainsi étonné de voir le moteur thermique se couper à moins de 10 km/h sans avoir à passer au point mort afin de préserver quelques précieux centilitres d’essence. Le redémarrage se fait instantanément, ce qui est un véritable gage de sécurité lorsque l’on souhaite par exemple traverser une nationale.
Un petit inconvénient qui peut surprendre sur les premiers kilomètres : cette hybridation légère a la particularité d’accentuer le frein moteur afin d’amplifier la récupération d’énergie. En dehors de ce point, ce système est parfaitement au point et n’altère pas les qualités du bien connu moteur 3 cylindres Ecoboost maison.

Ce moteur essence développant la puissance de 125 chevaux se montre toujours aussi agréable, doux et prompt à monter dans les tours en cas de besoin. Et comme il est plutôt bien insonorisé et parvient à faire oublier sa sonorité propre à son architecture moteur, c’est un compagnon de route idéal. Citons un chiffre, celui de l’accélération : avec un 0 à 100 km/h réalisé en (tout juste) moins de 10 secondes, le Puma offre des performances dignes de ce nom malgré un poids à vide de 1280 kg.
Comme nous l’avons vu plus haut, cette version ouvertement sportive dispose de 5 modes de conduite. Si le mode Eco a la bonne idée de ne pas trop anéantir les performances, il ne parvient pas pour autant à diminuer le niveau de consommations malgré la désactivation d’un cylindre. Compte tenu des qualités dynamiques de ce crossover, on est tenté de rester en mode Sport, mais ce dernier n’est clairement pas le meilleur pour réaliser des économies de carburant. Passons sur le mode Piste qui diffère du mode Sport en supprimant les aides à la conduite, ce que vous serez peu à faire mais qui en dit cependant assez long sur la volonté de Ford de mettre en avant le caractère sportif de son Puma.
Côté consommations, l’ordinateur de bord indiquait un chiffre encourageant de 6.5 L/100 km au terme du test, en sachant que ce dernier a été principalement réalisé sur route mais à un rythme dynamique. Avec un réservoir de 42 litres, l’autonomie moyenne devrait se situer aux alentours de 650 km.
Prix et équipements de ce nouveau Puma
Le Ford Puma Ecoboost-hybrid 125 ch en finition St-Line X se négocie au prix de 26 900 €. Un tarif plutôt bien placé par rapport à ses principaux concurrents, une bonne habitude chez Ford. Assez peu polluant grâce à son système d’hybridation légère, il échappe au malus selon les normes WLTP 2020.
Malgré un tarif intéressant, le Puma propose un bon niveau d’équipements. Sur cette version St-line X, on peut citer par exemple l’aide au démarrage en côte, l’aide au maintien dans la voie (jugé parfois intrusif par la clientèle, ce dernier est désormais déconnectable à chaque démarrage), le radar de recul, la climatisation automatique (mais chose étonnante sans séparation gauche/droite), le fameux combiné d’instrumentation numérique, les feux de route intelligents (passage en feux de route/feux de croisement automatique), les jantes en alliage de 18 pouces, la reconnaissance des panneaux de signalisation, le limiteur de vitesse intelligent (la voiture adapte ainsi la vitesse maxi du véhicule en fonction du lieu), le système de commande vocale Sync 3 et le système de navigation avec carte Europe. Ce modèle d’essai disposait en option du hayon électrique mains-libres (600 €), d’une peinture bicolore avec toit et rétroviseurs noirs (600 €), du pack sécurité (1000 €) qui se compose de l’aide au stationnement, de la surveillance des angles morts, d’une caméra de recul à 180° et d’un régulateur de vitesse adaptatif avec aide à l’évitement et système de prévention de la collision. Ajoutez à cela la peinture métallisée rouge Lucid à 750 € et vous obtenez un véhicule à la pointe de la technologie mais qui frôle les 30 000 €…


Les autres motorisations proposées sur le Puma
Sorti dans un premier temps uniquement en essence Mild-Hybrid soit en version 125 ch, soit en 155 ch, le Puma ne propose pas dans l’immédiat de proposition diesel.
Mais si vous faites partie des gros rouleurs, rassurez-vous, une motorisation carburant au gazole est bel et bien prévue et devrait être commercialisée d’ici quelques semaines. Ce sera le bien connu 1.5 EcoBlue (ex-TDCI) d’une puissance de 120 ch qui équipera ce nouveau SUV et qui devrait séduire les entreprises.
Pour ceux qui souhaiteraient diminuer le ticket d’entrée, Ford lancera une version 100 % thermique de cette version 125 ch qui fera donc l’impasse sur cette micro-hybridation.
Bonne nouvelle, un Puma ST de 200 ch fera également son apparition, histoire d’asseoir l’image sportive du modèle.
Enfin, une boîte automatique à double embrayage et 7 rapports sera également proposée dans les mois à venir.
Y aura-t-il une version hybride rechargeable à l’image de ce que propose le nouveau Kuga ? A l’heure actuelle, rien n’est encore sûr mais l’idée pourrait être séduisante devant le côté citadin du Puma…

En conclusion
Un avis très positif se dégage de cet essai. Doté d’une ligne avantageuse et d’une tenue de route très dynamique, le Puma porte bien son nom. Malgré un gabarit raisonnable, l’espace à bord et le volume du coffre sont d’un bon niveau. A l’heure où les constructeurs doivent trouver des solutions pour diminuer les émissions polluantes, Ford propose un système micro-hybride abouti et agréable. Alors que peut-on lui reprocher ? Dans cette finition S-Line X, le confort est ferme, très ferme. Pour avoir un peu plus de souplesse, optez pour la finition Titanium.