Porsche 911 type 991 phase 2 : le guide d’achat

Grande star parmi les sportives d’occasion, la Porsche 911 type 991 a su faire évoluer ses qualités dans la seconde partie de sa carrière. Focus sur cette version, ses caractéristiques et les points à surveiller…

Porsche 911 type 991 : la plus belle des 911 ?

Faisons un peu d’histoire… Porsche présente sa 991 phase 2 au salon de Francfort en septembre 2015, en même temps que sa grande soeur, la Taycan. En janvier 2016, elle débarque sur le marché français, soit tout juste 4 ans après la première version. Sa carrière s’est achevée avec succès en 2019.
Certains se plaisent à dire que la 991 est la plus belle des 911 modernes en étant plus fine que la 992 tout en arborant une ligne qui ne semble pas vieillir. Certaines voitures ont cette capacité à passer les années sans la moindre difficulté, sans subir les outrages du temps…

Des évolutions subtiles mais intéressantes

Esthétiquement, la phase 2 évolue légèrement, dans la plus pure tradition du constructeur allemand : nouvelles entrées d’air plus grandes à l’avant en enfin actives, bandeaux de feux de jour à LED plus fins, feux arrière en relief, jantes redessinées et grille moteur devenue noire dotée de lames verticales.
A l’intérieur, le volant est modifié. Avec l’option Pack Sport Chrono, une molette rotative permettant de sélectionner le mode de conduite prend place sur ce dernier.

Planche de bord noire sur Porsche 911 type 991 Carrera 4S phase 2.
Ici intégralement noire, la 991 a été la dernière des 911 à pouvoir recevoir des planches de bord claires. La faute revient aux américains qui se plaignaient des reflets occasionnés par les teintes les plus claires…

La véritable nouveauté provient de l’arrière et plus précisément sous le capot. Sur cette 991 « 2 », la gamme Carrera laisse tomber le 6-cylindres à plat atmosphérique pour un bloc turbocompressé.
Ce modèle reçoit pour l’occasion un tout nouveau moteur. Celui-ci développe 420 chevaux, une puissance obtenue grâce à une cylindrée de 3 litres et l’adjonction de deux turbos. Si un bloc turbo fait nécessairement diminuer l’amplitude des montées en régime, celui-ci développe tout de même l’intégralité de sa puissance à 6 500 tours/min avec un régime maximum à 7 500 tours. Le gain par rapport au précédent bloc turbo se situe surtout au niveau du couple, le plus récent affichant 500 Nm soit 60 Nm de plus, le tout obtenu à un régime plus bas : de 1 700 tours/min jusqu’à 5 000 tours alors qu’auparavant il fallait atteindre 5 600 tours/min.
Enfin, cette 991 phase 2 propose un équipement de choix : les roues arrière directrices. Une option assez coûteuse mais qui présente l’avantage de réduire le rayon de braquage en faisant tourner les roues arrière dans le sens opposé des roues avant tout en les braquant dans le même sens à rythme plus soutenu afin d’améliorer l’agilité et la stabilité. Un vrai plus !

En Carrera 4S, la GT parfaite ?

Les puristes ont reproché à la 991 phase 2 un manque de noblesse mécanique, dû à un caractère moteur moins enjoué et une sonorité moindre. Effectivement, la zone rouge est nécessairement moins lointaine que sur une version atmo, d’où une sonorité moins « présente ». Le secret, c’est de disposer de l’échappement sport qui offre au démarrage une jolie sonorité rauque qui laisse envisager de bons moments sur la route. Sans cet artifice, le 6 à plat se montre effectivement moins mélodieux…
Disponible en boîte manuelle à 7 rapports ou sur option en boîte auto PDK 7, cette 911 s’est principalement vendue en transmission automatique. Près de 90 % des clients choisissaient cette option.
La raison est simple : la boîte PDK faisait partie des meilleures boîtes automatiques à cette époque (un point fort indéniable encore aujourd’hui), connue pour sa rapidité de passage des rapports et sa réactivité en conduite sportive. Pour ceux qui veulent garder un tantinet la main sur leur passage de rapports (et les fans de jeux vidéo…), le mode manuel devient plus logique : pour monter un rapport, il faut désormais tirer sur le levier et pour rétrograder, il suffit de pousser…

Porsche 911 type 991 phase 2 rouge  à côté d'une autre Porsche 911 type 991 cabriolet de couleur grise.
Pour le plaisir des oreilles, l’échappement sport est fortement recommandé. Le cabriolet ci-dessus n’en est pas équipé, la présence d’un échappement sport se reconnaît à sa double sortie centrale. Quant à la version intégrale, elle se reconnaît au bandeau qui réunit les feux arrière.

Côté motorisation, le bloc 3.0 bi-turbo se montre coupleux et est quasiment dépourvu de temps de latence avant l’entrée en action de la suralimentation. De quoi offrir un coup de pied aux fesses immédiat et sans temps mort jusqu’au régime d’utilisation maximum. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le 0 à 100 km/h est réalisé en 3.8 s et la vitesse max dépasse les 300 km/h (303 km/h en manuel et 301 km/h en PDK). Au-delà des chiffres, certains lui reprochent des montées en régime un peu trop linéaires, là où le moteur précédent accentuait sa montée en régime au-delà de 3 500 tours/min et montrait ainsi toute sa fougue dans une mélodie métallique typique des 6-cylindres à plat…
Quand à la tenue de route, tout est fait pour être rassurant tout en étant très efficace. Les 4 roues motrices offrent la sécurité et l’efficacité nécessaires. Le premier point ravira les pilotes amateurs et le second ceux qui ont plus d’expérience en la matière…

Bilan fiabilité

Contrairement à la génération 996 qui ne jouit pas d’une bonne réputation de fiabilité, la 991 est plutôt bien née. Les problèmes récurrents sont rares, hormis la pompe à eau qui a tendance à fuir.
Sans réaliser une inspection minutieuse de la mécanique, pas très accessible, ce dysfonctionnement se voit aisément sur le tableau de bord : la jauge de température moteur grimpe assez vite à 130°. Certains spécialistes conseillent de réaliser le remplacement de la pièce avant qu’elle ne devienne défectueuse. Une préconisation à suivre…
Parmi les petits « tracas » du quotidien, des feuilles peuvent venir obstruer les entrées d’air et venir ainsi perturber le refroidissement de la mécanique.
Enfin, il est fréquent de voir apparaître de la buée dans les blocs optiques avant et les feux arrière. Des soucis d’étanchéité difficiles à résoudre…

Les prix

Le malus devenu prohibitif sur les véhicules neufs a eu un impact considérable sur les prix des Porsche 911 d’occasion. La type 991, appréciée pour son style et son bon niveau de fiabilité, a vu logiquement ses tarifs augmenter en seconde main. Par exemple, une 991 Carrera 4S phase 2 équipée de la boîte PDK se négocie à environ 120 000 € pour un modèle mis en circulation en 2016-2017.
Comptez un tarif d’environ 80 000 € pour une Carrera phase 1 « de base » et ses 350 ch.

En conclusion

A la fois belle et discrète, confortable et puissante, joueuse et facile, la 991 s’apprécie encore mieux dans sa configuration Carrera 4S. Elle est peut-être moins amusante à piloter qu’une version propulsion, moins lyrique d’une version atmosphérique, mais sa facilité d’usage, sa polyvalence et ses performances parlent pour elle. De là à dire que c’est la 911 parfaite, nous vous laissons seuls juges…

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