Opel Vectra GT : allemande débridée

C’est en 1988 que l’Opel Vectra voit le jour en remplacement de la vieillissante Ascona. Mais c’est seulement deux ans plus tard, en 1990, qu’une version particulièrement intéressante de cette respectable berline est commercialisée. Cette version amusante, c’est la GT…

Opel Vectra GT : son histoire

Lorsque la marque Opel présente en 1988 sa berline du segment M2 (berline moyenne supérieure), le service communication choisit de mettre l’accent dans un premier temps sur sa conception assistée par ordinateur. Une méthode révolutionnaire à une époque où l’informatique commençait à peine à prendre son envol. C’est sans conteste cet ordinateur, répondant au nom de code « super-Cray », qui est responsable de cette ligne à la fois fluide et élégante. C’est lui aussi qui est parvenu à lui donner un coefficient de pénétration dans l’air de 0.29, un très bon Cx, favorable aux performances et aux économies d’essence (consommation moyenne : 7.8 L/100 km)…
La GT, version « sportive » de la gamme Vectra au début des années 1990, développe 129 chevaux (130 ch officiellement) pour un poids de seulement 1125 kg. La belle époque des voitures légères…
En réalité, ce n’était pas la plus puissante puisqu’il existait une proposition 16v développant 156 ch mais voulue plus sage car orientée haut de gamme.
De quoi rivaliser sans difficulté avec ses principales opposantes françaises : la Peugeot 405 SRi de 125 ch et la Renault 21 TXE de 120 ch. Si Opel a commercialisé par la suite des versions encore plus nerveuses en ayant recours à un bloc 2 L turbo de 204 ch ou un 2.5 L V6 de 170 ch, cette « Grand Tourisme » est restée très longtemps le fer de lance de ce modèle.

Un moteur plein mais une direction floue

La décennie 90 n’était pas encore synonyme de grosses jantes contrairement à ce que l’on connaît maintenant. Il n’est donc pas étonnant de trouver des jantes en aluminium de seulement 14 pouces, chaussées en 195/60. Sur cette GT, les rétroviseurs extérieurs, pare-chocs et becquet arrière arborent la même couleur que la carrosserie. Autre signe distinctif : la ligne rouge entourant toute la carrosserie. Un artifice à la fois discret et évocateur…

Opel Vectra GT rouge à 5 portes
Tradition chez Opel, la Vectra était disponible en 4 ou 5-portes. Une ligne toute en fluidité qui trompait l’œil : la longueur de la Vectra A était limitée : seulement 4.35 m.

A l’intérieur, des sièges baquets accueillent très dignement le conducteur et le passager avant. Les yeux tombent sur une planche de bord comme Opel savaient les faire à cette période : un dessin austère où le noir est la seule « couleur » proposée. Heureusement, l’ensemble est bien construit et fait pour durer. Etonnant quand même qu’il n’y ait aucune touche de sportivité à l’intérieur.
Même le tableau de bord est repris des versions plus modestes. L’une des seules touches de modernité provient de l’ordinateur de bord qui dispose de 7 fonctions, dont un chronomètre !

Planche de bord Opel Vectra GT noire avec volant trois branches.
Pas de fioritures à l’intérieur. On fait plus gai mais cela a le mérite de plutôt bien vieillir.

Passons sous le capot où est caché le fameux 4-cylindres de 2 litres de cylindrée et 8 soupapes sortant près de 130 ch. Repris de la Kadett GSI, ce bloc se montre plein de couple dès les plus bas régimes et accepte avec plaisir de monter dans les tours. Le 0 à 100 km/h est réalisé en 9.5 secondes, le 1000 mètres départ arrêté est abattu quant à lui en 31 secondes. Accouplé à une boîte de vitesses courte à 5 rapports, la motorisation permet des reprises à la hauteur, lui permettant de passer de 80 à 120 km/h en 8.2 secondes. On fait évidemment mieux, mais il faut savoir que ses rivales françaises pareillement motorisées faisaient moins bien aussi bien en accélérations qu’en reprises… Les deux tricolores se rattrapaient sur le plan dynamique grâce à un comportement routier encore plus abouti que celui de la germanique. Même si un vrai travail avait été réalisé par les ingénieurs de la marque au blitz, le train avant montrait plus rapidement ses limites que ses concurrentes les plus affûtées.
La GT présente un autre défaut de taille pour une auto qui se veut nerveuse : le feeling de sa direction. Trop légère, elle entraîne un certain flou en virage. Difficile de savoir où se posent les roues, un phénomène gênant surtout en conduite sportive.

Vectra GT : les points à surveiller avant l’achat

Comme beaucoup de voitures, la Vectra n’échappe pas à la rouille au niveau des passages de roues arrière et bas de portes. Les longerons peuvent également être concernés, tout comme les points d’ancrage des amortisseurs.
Le 2 litres 8 soupapes équipant la GT fait preuve d’une bonne endurance, à condition qu’il ait été bien entretenu. Des problèmes de régulateur de ralenti ont été recensés, causant des hésitations à l’accélération, un régime de ralenti instable et des démarrages difficiles.
Les bobines d’allumage et les sondes de température peuvent également connaître des dysfonctionnements.
Signalons quelques petits problèmes de finition : les revêtements de contre-portes peuvent se détendre et ne plus épouser la portière. Autre mésaventure possible : le ciel de toit a tendance à pendouiller avec le temps. Enfin, les bourrelets des sièges baquet présentent souvent un certain niveau d’usure dû aux frottements. Enfin, les baguettes en plastique en bas du pare-brise se montrent sensibles et finissent par se fendre. D’une manière générale, les pièces deviennent rares et leurs prix sont généralement élevés.

Intérieur Opel Vectra GT 1990 porte gauche ouverte.
L’intérieur n’est certes pas à l’image de la fiche technique. Mais si vous êtes capable de passer outre ce petit désagrément, la Vectra GT peut très bien devenir un daily très agréable…

Côté entretien, il faut prévoir une vidange tous les ans ou tous les 15 000 km. Les bougies et le liquide de refroidissement sont à remplacer tous les deux ans ou 30 000 km. Pour finir, la distribution est à prévoir tous les quatre ans ou 60 000 km.

Quel prix en occasion ?

Soyons honnête, à l’image d’autres modèles évoqués dans de précédents articles comme la Lancia Gamma ou encore la Rover 220 coupé, il sera difficile de dénicher une Opel Vectra GT. Ayant connu une carrière assez courte, de 1990 à 1992, cette version s’est vendue à quelques centaines d’unités en France. Il reste cependant quelques beaux exemplaires dont les propriétaires ne sont généralement pas pressés de se séparer. La patience est donc de rigueur si ce modèle vous intéresse tout particulièrement.
Sachez qu’elle est assez peu recherchée et que cela se ressent sur les prix en occasion : sa cote actuelle tourne aux alentours de 4 000 €. C’est peu pour une youngtimer qui saura vous offrir ce qu’il faut de plaisir sur la route…

En conclusion

Rare mais pas chère, si ce modèle n’a pas attiré votre attention lors de sa sortie, il est possible que désormais il fasse partie de votre short-list de voitures à acheter. Le temps de recherche risque d’être long mais rien n’est impossible. Une voiture certes assez nerveuse, mais qui peut tout à fait être conduite au quotidien…

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