Tesla, dirigée par son charismatique PDG Elon Musk, commence à être la cible de nombreux détracteurs. Les récentes péripéties de son dirigeant semblent en être la cause. Mais faut-il vraiment pénaliser la marque de véhicules 100 % électrique ?
Pourquoi un boycott ?
Elon Musk fait partie des hommes les plus riches du monde. A la tête de la marque automobile Tesla et de Space X, société ayant conclu un juteux contrat avec la Nasa pour la conception d’engins spatiaux, l’homme d’affaires originaire d’Afrique du Sud, puis nationalisé américain, s’est fait mondialement connaître grâce à ses idées, ses innovations et ses qualités de chef d’entreprise. Doté d’un fort potentiel intellectuel, dormant peu, ayant déclaré être atteint du syndrome d’Asperger, très démonstratif, le patron détonne dans un environnement en général très peu exubérant.
Le monde des affaires étant souvent lié à celui de la politique, Elon Musk s’est très rapidement rapproché du candidat à l’élection présidentielle américaine Donald Trump. Ayant été particulièrement présent lors de la campagne, il n’a pas caché avoir les mêmes idées que celui qui est devenu officiellement le 47ème Président des Etats-Unis début 2025. Donald Trump étant connu pour ses opinions radicales, tranchées et bien souvent régressives sur de nombreux sujets brûlants comme l’homosexualité ou la religion pour ne citer que ceux-là, certains opposants d’Elon Musk lui reprochent d’afficher trop fidèlement son soutien à M. Trump et d’épouser ses positions qui ne font pourtant pas l’unanimité. Suite à cela, la toile a vu naître plusieurs mouvements incitant à boycotter Tesla.
Les saluts a priori fascistes réalisés par l’emblématique patron lors du discours qu’il a réalisé après l’élection du nouveau Président, n’ont fait que conforter leur mouvement anti-Musk et anti-Tesla.
Des actes que E. Musk a réfuté très maladroitement à travers un message sur son réseau social X (ex-twitter) mais qui semblent correspondre au virage pris par le bouillonnant personnage qui soutient désormais certains mouvements d’extrême-droite américains et allemands.
Sa volonté récente de ne plus contrôler les « fake news » sur son réseau social semble également être une manière de vouloir contrôler l’opinion, encore un signe qui ne fait que conforter les idées de ses opposants.

Boycott ou pas boycott ?
Avec 1.8 million de véhicules vendus dans le monde en 2023, la marque américaine se positionnait comme l’un des plus gros vendeurs de véhicules électriques malgré les tarifs pratiqués jugés souvent élevés. Il faut dire que les objectifs du patron sont ambitieux : vendre au moins 20 millions de voitures en 2030.
Contre toute attente, l’année 2024 a marqué un coup d’arrêt dans la hausse constante des ventes constatée depuis la création de la marque en 2003. Avec une baisse de 1 % par rapport à 2023, les ventes affichent un léger recul qui n’était pas prévu par les business plan de la direction. Il faut dire que le marché européen affiche une diminution des immatriculations bien plus importante, une tendance bien plus globale.
Peut-on dire que ce sont les premiers signes d’un boycott général ? Difficile à dire pour l’année 2024 mais il semble malgré tout que les prévisions pour 2025 ne soient pas des plus favorables.
Les autres raisons qui peuvent expliquer la baisse des ventes
Si la gamme du géant américain est plus large qu’au début, elle présente quelques signes de vieillissement. Sortie pour la première fois en 2012, la grande berline Model S commence à afficher quelques rides sur le plan stylistique même si elle a connu plusieurs évolutions depuis le début de sa carrière. La récente version S Plaid, modèle ultra-sportif vecteur d’image développant plus de 1000 chevaux, est un signe de l’évolution régulière du modèle et de la parfaite maîtrise de la technologie électrique mais ce n’est a priori pas cette version exclusive qui va booster les ventes. Même constat pour la Model X commercialisée pour la première fois en 2016 en Europe et la Model 3 sortie en 2019.

Autre raison qui peut expliquer la baisse des ventes : les progrès réalisés par la concurrence. Si Tesla a marqué les esprits par les performances de ses productions et leur autonomie, les principaux concurrents allemands ont beaucoup travaillé pour rattraper leur retard. Mercedes, BMW et Audi proposent désormais des modèles aussi performants et dotés d’autonomies quasi-similaires. La marque américaine se serait-elle reposée sur ses lauriers ?
Le mot de la fin
La marque ne mérite certainement pas un boycott tant ses modèles sont réussis et appréciés de ses utilisateurs. Sans compter l’impact que cela aurait en matière d’emploi… Mais il y a fort à parier que les récentes affinités de son patron, ses idées et positions controversées et ses nombreuses frasques risquent de clairement pénaliser sa marque automobile. Si tel est le cas, Elon Musk saura-t-il réagir ?








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