L’industrie automobile française a été très florissante dans les années 60-70 avec à la clé, l’apparition de nouvelles marques et de nombreux modèles. Malheureusement, beaucoup ont connu une carrière très limitée. La Monica 560 a fait partie de ces jolies productions qui auraient mérité de connaître le succès mais dont la carrière a malheureusement été arrêtée par la crise pétrolière…
L’histoire de la Monica 560
En 1967, l’industriel Jean Tastevin constate l’absence de véritable voiture haut de gamme française suite à la disparition de Facel Vega. Après avoir perçu le généreux héritage familial qui lui permet de mener une vie confortable, ce dernier se lance dans la création du modèle qui le fait rêver. Il le baptise Monica, en hommage à sa femme et 560 pour 5.6 L de cylindrée. Un homme passionné autant par sa moitié que par son projet…
N’étant pas du métier, il fait appel à divers professionnels de l’époque comme Chris Lawrence, bien connu pour avoir conçu en 1959 le châssis de formules junior destinées à la compétition.
Aux yeux de Jean Tastevin, la Monica doit être à la fois belle et puissante pour réellement incarner le haut de gamme à la française. Il choisit alors une motorisation V8 fournie par Chrysler.
En réalité, il n’y a pas eu qu’un seul bloc qui a été proposé mais bien deux. Si la berline luxueuse hérite dans un premier temps d’un V8 3.4L de 240 chevaux, c’est finalement un plus gros bloc de 5.6L de cylindrée et développant la puissance de 285 ch qui fait avancer avantageusement la belle ! Le choix de la transmission est laissé aux riches futurs acquéreurs : soit une boîte manuelle à 5 vitesses, soit une plus lente boîte automatique équipée de 3 rapports.

Après avoir eu recours à Chris Lawrence pour la partie châssis, le design est confié à Tony Rascanu. En réalité ce designer d’origine roumaine intervient en tant que sauveur puisque les premiers coups de crayon rendaient le style de la voiture très bancal, dans tous les cas pas au niveau de ce qu’espérait son créateur. Pas de chance, Rascanu décède rapidement, de quoi mettre à mal l’avenir du luxe à la française. La version définitive est malgré tout présentée au Salon de l’Auto de Paris en 1973 à un prix exhorbitant de 164 000 Francs, soit plus cher qu’une Rolls-Royce !
La chance ne sourit définitivement pas puisque la première crise pétrolière intervient quelques semaines plus tard suite à la guerre du Kippour. Il n’en faut pas plus pour quasiment stopper la production de la Monica, dont le V8 américain se montre particulièrement glouton ! En 1975, Jean Tastevin décide d’arrêter définitivement la construction de son œuvre après seulement 28 exemplaires vendus.

Le luxe et les performances
Si la ligne très travaillée rappelle les coupés Grand Tourisme produits à cette époque comme La Ferrari 365 GT ou la Maserati Indy, l’intérieur n’en est pas en reste. L’ouverture de la portière est un plaisir pour les yeux, avec une abondance de cuir Connolly et de bois précieux. C’est simple, la concurrence ne fait pas mieux ! L’équipement est lui aussi fourni avec notamment la climatisation séparée, les vitres électriques, des portières (lourdes) à assistance pneumatique, une installation Hi-Fi de qualité et de nombreuses autres attentions…
Côté moteur, le glouglou du V8 enchante, celui-ci offrant des performances de bon niveau malgré un poids non négligeable de 1850 kg. Son couple camionnesque lui permet des relances dynamiques qu’il est possible d’exploiter grâce au travail réalisé sur le châssis.
On se dit parfois que la vie est mal faite…


Monica 560 : sa cote et les points à vérifier
Evidemment, avec seulement 28 exemplaires produits au total, c’est une voiture extrêmement rare sur le marché de l’occasion, d’autant plus que ce chiffre inclut les prototypes et modèles de présérie à la qualité forcément moins aboutie. Combien en reste-t-il au total ? Personne ne sait vraiment, d’autant plus qu’il n’existe aucun club officiel.
La rareté faisant souvent le prix, la dernière Monica officiellement vendue en 2018 l’a été au prix de 107 000 €.
Concernant les points à vérifier, les retours sont peu nombreux et ce sont souvent des véhicules qui ont peu roulé. Ce qui est certain, c’est que le bloc made in USA se montre fiable et endurant, tout comme les deux boîtes proposées. En revanche, les freins et les trains roulants ont tendance à s’user rapidement compte tenu du poids de l’engin.
Un conseil : les pièces spécifiques étant impossible à trouver, il est primordial d’acheter une auto complète.

Conclusion
Quel dommage qu’une voiture aussi exclusive ait vu sa carrière être interrompue de manière aussi prématurée. Le style « berline coupé », très à la mode de nos jours, était très rare à cette période. La Monica a certainement donné des idées à de nombreux designers modernes…








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